Le futur du lieu de travail : les grandes tendances
Au cours de ces dernières années, nous n’avons eu de cesse d’entendre parler des énormes changements intervenus dans nos vies professionnelles, conséquences bien-sûr de la nécessité et des préoccupations en matière de sécurité sanitaire.
Cette année encore, la pandémie reste une réalité pour beaucoup d’entre nous et il est tout à fait juste de dire que nous avons su nous adapter aux nouveaux comportements et contraintes de notre travail. En tant que salariés disposant d’une plus grande liberté pour choisir où et quand travailler, le nerf de la guerre du travail hybride se situe dans l’opportunité de trouver un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
Pour les salariés des secteurs de la santé, du commerce de détail, de l’enseignement, des transports ou encore de la sécurité, entre autres, la notion de lieu de travail hybride n’a probablement que très peu d’impact sur leur réalité. Néanmoins, la technologie et l’innovation ne cessant de redéfinir les méthodes de travail ainsi que la relation au lieu de travail, ils ne seront pas moins intéressés par les autres tendances de cette liste.
Le lieu de travail hybride, une tendance faite pour durer
Concernant les lieux de travail, trois modèles principaux resteront d’actualité : les bureaux propres à l’entreprise, le travail à domicile (ou depuis un espace de coworking) et l’approche hybride, savant mélange des deux modèles précédents, le « meilleur des deux mondes ».
Ce qui peut changer en 2022, est le rapport de force employeur-employé. En effet, les salariés n’hésitent plus à démissionner en cas de mauvaises conditions de travail, souvent dans le but de trouver un meilleur équilibre vie professionnelle-vie personnelle. En ce sens, si l’entreprise souhaite conserver ou attirer les talents, il lui est impératif de mettre en place une organisation flexible et d’en faire une composante à part entière de sa culture.
Les grandes entreprises l’ont d’ailleurs pleinement intégré et ont fondamentalement changé leurs rapports aux bureaux. Ainsi en 2020 selon KPMG, au plus fort de la pandémie, 69% des grandes entreprises souhaitent une diminution globale en matière de mètres carrés de bureaux utilisés et réduire ainsi leur empreinte physique.
Les structures hybrides se caractériseront principalement par :
le maintien de bureaux dans les locaux de l’entreprise, souvent en flex office, associé à du télétravail
l’abandon total des locaux de l’entreprise et le recours à un business centre ou à un coworking qui, grâce à des services personnalisés, prendra en charge la totalité des besoins de l’entreprise et de son équipe (location de bureaux opérés, de salles de réunion, restauration, conceptions d’espaces sur mesure…)
Un rapport récemment commandé par la plateforme de messagerie vidéo Loom a révélé que 90 % de leurs employés et cadres interrogés sont satisfaits de la liberté accrue dont ils disposent aujourd’hui grâce au travail hybride. Statistique qui laisse penser que le travail hybride est bel et bien une tendance qui devrait perdurer.
L'Intelligence artificielle, dernière arrivée sur le lieu de travail
D’ici 2025, le Forum économique mondial de Davos prévoit que l’IA et l’automatisation entraîneront la création de 97 millions nouveaux emplois. Pour de nombreux salariés déjà en poste, l’IA représente un changement majeur dans leurs missions mais aussi une évolution potentielle de l’étendue de leurs capacités.
Dans un premier temps, l’IA sera principalement utilisée pour automatiser les éléments répétitifs et permettra aux travailleurs de se concentrer sur des domaines qui nécessitent une touche plus humaine (créativité, imagination, stratégie de haut niveau, intelligence émotionnelle…). Ainsi, des médecins pourront être assistés pour des diagnostics ou dans l’analyse des dossiers patients et des journalistes seront en mesure de rédiger des articles originaux grâce à de simples mots-clés par exemple.
Un vivier de salariés solide pour une meilleure résilience
Avant la pandémie, pour la majorité des entreprises, la priorité était d’embaucher du personnel aux qualités et compétences complémentaires afin de créer des organisations efficaces et efficientes.
Dorénavant, la priorité de l’employeur passe dans la résilience de son entreprise et par les capacités de son équipe à mener à bien leurs missions, quel que soit le contexte. De ce fait, alors que la redondance ou les chevauchements de compétences pouvaient auparavant être considérés comme inutiles, ils sont aujourd’hui considérés comme une précaution indispensable.
Une autre tendance qui découle de cette volonté de vivier solide, se trouve dans l’intégration dans les entreprises de stratégies de santé, santé mentale et de bien-être des employés.
En ce sens, nombre d’employeurs s’organisent désormais pour assumer davantage de responsabilités et aider leurs personnels à préserver leur bien-être physique, mental et financier.
En effet, veiller à ce que ses collaborateurs soient suffisamment en bonne santé et épanouis pour assurer le fonctionnement de l’entreprise est clairement un élément essentiel de la résilience, mais cela couvre également la mise en œuvre de processus plus flexibles, avec des redondances intégrées pour assurer la couverture en cas d’absences ou d’événements majeurs.
Un meilleur focus sur les compétences
Pour constituer leurs équipes dans un monde post-pandémique, la principale priorité des dirigeants est de développer les aptitudes et les compétences critiques pour leurs organisations. L’arrivée du COVID19 a fait de l’incertitude généralisée et multidimensionnelle la nouvelle normalité, et le besoin en compétences cruciales n’a jamais été aussi grand.
Même avant la pandémie, des changements ont commencé à intervenir dans les effectifs, avec l’apparition de nouvelles tâches et responsabilités qui dépassent les titres et la définition des postes. En fait, les tendances du travail induites par le COVID-19, telles que le travail à distance, la transformation numérique ou encore la gig economy, ont simplement accéléré des changements déjà amorcés.
Cette tendance s’est en effet dessinée depuis plusieurs années maintenant avec la migration vers des structures organisationnelles collaboratives, par opposition à des équipes strictement hiérarchisées (où la communication et la résolution des problèmes est basée sur des rapports directs et une chaîne de commandement). En mettant l’accent sur la collaboration et les compétences, les entreprises s’assurent une résolution des problèmes plus efficaces, le bien mené des missions ainsi que la clé pour être innovantes et florissantes.
Pour ce faire, et s’assurer se constituer le vivier de talents de l’avenir, il est recommandé :
- D’analyser les compétences et les offres d’emplois des leaders du secteur ainsi que des concurrents directs et indirects, afin d’en extraire le paysage des compétences émergentes et déterminer les sujets sur lesquels travailler
- De créer un tableau des filières de talents aux compétences clés
- D’organiser un plan d’évolution des compétences reprenant celles à développer, à sous-traiter ou à externaliser par exemple
- De mettre en place un plan réaliste et ambitieux de développement et d’acquisition de talents. Pour en faire un véritable avantage concurrentiel, ce-dernier doit tenir compte de l’ensemble des compétences complémentaires à développer ou à intégrer
Pour le salarié, le fait d’être dans une entreprise qui se concentre sur le développement de ses compétences est un avantage majeur qui le place en meilleure position pour tirer parti de nouvelles opportunités de carrière.
Vers une surveillance accrue des employés ?
Aussi controversé que cela puisse être, les recherches montrent que les responsables investissent de plus en plus dans des technologies conçues pour surveiller et suivre le comportement de leurs employés. Des plates-formes telles que Aware, qui surveillent le comportement des employés par le biais de la messagerie électronique ou d’outils tels que Slack qui mesurent la productivité, sont ainsi considérés comme particulièrement utiles par les manageurs de télétravailleurs.
Bien-sûr, le risque avec de tels dispositifs est de les utiliser d’une manière qui serait perçue comme trop autoritaire ou intrusive. Pour ne pas risquer la fuite des collaborateurs dérangés par de tels systèmes, il est tout à fait déconseillé de les utiliser pour les « espionner » au quotidien.
L’idée sera d’en user pour avoir une vue d’ensemble des comportements des équipes, plutôt que de se concentrer sur l’activité d’un employé en particulier et les transformant ainsi en armes disciplinaires.
Les entreprises qui investissent dans cette technologie, doivent donc s’en servir à des fins de données globales, au risque de transformer l’augmentation de productivité souhaitée en « paralysie » généralisée.
Pour le meilleur ou pour le pire, ce type de technologie jouera probablement un rôle croissant sur le lieu de travail de demain mais attention de ne pas sortir du cadre légal.
En effet, il est à garder à l’esprit qu’en France, les procédés de surveillance sont encadrés par le code civil, le code du travail et la CNIL.