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Sujet déjà populaire avant la pandémie, la sécurité psychologique au travail est une notion d’autant plus d’actualité, car elle est tout à fait pertinente dans les enjeux majeurs que sont la diversité, l’inclusion et le travail à distance.
Ce sujet d’une importance stratégique est souvent mal interprété par les entreprises qui ont tendance à penser qu’un environnement suffisamment sain (absence de harcèlement psychologique ou sexuel…) est suffisant.
Or, en réalité, les environnements de travail véritablement psychologiquement sain et sûr restent rares car pour y parvenir, de nombreux critères sont à passer en revue et une véritable culture d’entreprise est à créer.
En effet, la sécurité psychologique au travail consiste à mettre en place un environnement qui favorise et encourage les feedbacks bienveillants et constructifs et qui admet les erreurs. Les employés sont en confiance et sont plus enclins à exprimer leurs idées ou opinions sans avoir peur de potentielles mauvaises répercussions. Ces aspects peuvent s’avérer difficiles à installer tant il est plus » naturel » pour la grande majorité des salariés de s’autocensurer plutôt que d’être en désaccord avec le responsable ou le reste de l’équipe et ce, au risque de passer à côté d’idées brillantes.
Compte tenu de cette tendance, vous devez développer votre culture d’entreprise de manière à favoriser et promouvoir des nouveaux comportements et améliorer ainsi la sécurité psychologique et le bien-être au travail.
L’intégration de la sécurité psychologique au travail est donc cruciale pour votre entreprise, tant elle est indispensable à la progression de la créativité et de l’innovation, clés de la compétitivité.
De plus, la coopération est un autre élément indispensable à l’entreprise. Or, pour commencer à construire ensemble, il faut pouvoir être en mesure de s’exprimer dans un climat de bienveillance, de respect et de confiance.
Mais comment développer pleinement cette sécurité psychologique dans le travail pour vos équipes ?
Assurer la sécurité psychologique au travail, les 4 étapes principales
La première étape consiste à développer un sentiment de sécurité et d’inclusion. Ces aspects renvoient aux besoins humains les plus fondamentaux de connexion et d’appartenance. C’est ce sentiment de nervosité que l’on ressent au premier jour d’un nouvel emploi et qu’on ne se sent pas encore vraiment à notre place. Pour un environnement psychologique sûr, le développement d’un sentiment d’acceptation par l’unité sociale, le groupe est donc une première étape cruciale.
La seconde étape, réside dans l’encouragement à la prise de parole et à la participation. Ces éléments nécessitent un sentiment de sécurité dans les différents aspects de la communication. En pratique, il se caractérise par le fait d’être en mesure de poser des questions, d’avoir ou donner un retour bienveillant et constructif ainsi que de pouvoir expérimenter et innover, tout en ayant droit à l’erreur.
Les appréhensions sont inévitables lorsque de nouvelles choses sont apprises ou entreprises et il peut être effrayant de faire de nouvelles propositions, d’être innovant. Conscient de cela, vous devez pouvoir fournir un environnement de travail assez sain pour encourager ces comportements dans vos équipes, en réussissant à mettre en valeur les individualités (la « réunion silencieuse », où chacun lit un document avant d’échanger favorise les personnalités discrètes par exemple). Cette confiance bâtie contribue largement à la motivation et au bien-être mental des salariés, mais permet également à l’organisation de s’adapter au mieux dans un monde en perpétuelle évolution et le progrès nécessitant la prise de risque.
La troisième étape consiste à la construction d’une culture de l’équipe plutôt que du simple talent.
Par culture d’équipe, il faut entendre un environnement dans lequel chacun sait qu’il peut faire confiance à son collègue, être vulnérable et honnête sans craindre que ce soit utiliser contre lui. Pouvoir exprimer ses doutes ou être transparent sur un problème rencontré favorise le confort psychologique mais également l’entraide et la créativité.
Cette étape est cependant tributaire des personnalités. Ainsi, elle doit se construire dès l’embauche en évaluant les candidats en fonction de leur capacité à jouer en équipe car il suffit d’une seule personne pour perturber l’équilibre acquis.
La dernière étape réside dans la promotion de l’ouverture et de l’inclusion, ainsi que dans la valorisation. Il est important de faire savoir à votre équipe que vous la soutenez dans son développement professionnel et personnel. Les managers peuvent mettre en place des systèmes et qui permettent à l’équipe de partager ses idées et ses préoccupations dans le cadre d’un forum ouvert par exemple. Il est également primordial de savoir récompenser, encourager et reconnaître le travail exceptionnel.
Par ailleurs, un moyen efficace d’accroître la sécurité psychologique de vos équipes repose sur la valorisation de l’humain en tant qu’individu et non en tant que simple » ressource « . Ce faisant, l’empathie est de rigueur et il est plus aisé de répondre à leurs besoins, en investissant dans le bien-être et en créant un environnement rempli de respect, d’inclusion, de collaboration et où chacun s’attache à la réussite de tous.
Couvrir pleinement ces étapes peut s’avérer être un défi de taille d’autant plus lorsqu’il s’agit de gérer les membres qui travaillent à distance. En effet, une attention particulière doit être portée sur les quelques points suivants pour véritablement leur offrir un environnement de travail psychologiquement sûr.
Assurer la sécurité psychologique des travailleurs à distance, les 4 points cruciaux
- Des rencontres individuelles plus fréquentes
Avec les équipes à distance, les rencontres fortuites permettant de prendre des nouvelles et parfois de voir que l’autre ne va physiquement pas bien, n’existent pas (ou alors sont fortement réduites). Ainsi, il est nécessaire d’avoir une attitude proactive sur le sujet. Organisez des réunions individuelles avec les membres de l’équipe pour faire le point et leur permettre de s’exprimer. La régularité des rencontres peut impliquer qu’elles ne durent pas longtemps, mais elles sont autant d’opportunités pour un feedback ou pour la verbalisation de préoccupations.
Attention, trouvez le juste équilibre qui vous conférera une présence plus rassurante qu’oppressante.
- Encouragez les travailleurs à distance à apprendre à se connaître
Il est essentiel pour vos employés d’apprendre à mieux connaître leurs collègues, même derrière l’écran. Non seulement cela atténue le sentiment d’isolement, mais cela permet aussi à votre équipe d’accepter plus facilement d’éventuelles propositions ou remarques, car elle connaît les personnes de qui elles émanent. Lorsque c’est possible, prenez l’habitude de vous intéresser humainement aux participants de vos visioconférences et apprenez à sincèrement mieux vous connaître (« Comment allez-vous ? », « Quel livre avez-vous lu dernièrement ? », « Qu’est-ce qui vous a inspiré cette semaine ? »)
Lors de ces réunions, donnez à chacun la possibilité de partager ce sur quoi il travaille et ce qui lui pose problème. Attention de ne pas rapporter seulement les points positifs, car vous feriez passer le message qu’il n’est pas acceptable de parler des erreurs. Vous pouvez par exemple les encourager à partager une ou deux choses qu’ils ont réalisées avec succès, et une autre où ils ont eu besoin d’aide.
- Fixez les frontières pour un meilleur équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle
Le travail a envahi les foyers et il est de ce fait très facile de s’y noyer si des limites strictes ne sont pas fixées. Pour pallier ce potentiel problème, aidez votre équipe à fixer les limites, à les respecter et à les modéliser. Vous pouvez par exemple leur assurer qu’ils n’ont pas à être joignables après 18h et ce, sur n’importe quel support.
Pour une meilleure séparation entre vie personnelle et vie professionnelle, vous pouvez les aider dans la création et dans l’équipement d’un véritable espace de travail à leur domicile ou dans l’accès à des espaces de coworking proches.
Pour maintenir une sécurité psychologique, il est important que les membres de l’équipe soient en mesure de se retirer du travail et de préserver leur espace personnel et/ou familial.
- Adaptez votre moyen de communication
Durant une réunion ou un appel vidéo, voir le visage des personnes peut susciter de l’engagement et fournir des indices visuels et non-verbaux utiles à une bonne communication. Toutefois, un trop grand nombre de stimuli visuels peut être source de distraction, tout comme le fait de voir son propre retour à l’écran peut provoquer de l’embarras et nuire à la sécurité psychologique. Selon le cas, une simple réunion téléphonique peut s’avérer plus efficace, d’autant que lorsque les signaux visuels sont absents, les gens ont tendance à passer plus de temps à se concentrer sur le contenu, le contexte et le ton de la voix.
Pour finir, la patience est le mot d’ordre. La sécurité psychologique au travail est un sujet de longue haleine, mais la mise en pratique des conseils ci-dessus saura sans doute vous aider à la maintenir, améliorant ainsi non seulement les performances de l’équipe, mais aussi son bonheur.
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